AYITI est un spectacle sur Haïti à la croisée de sa grande Histoire et de l’histoire anecdotique de Daniel Marcelin né en 1958 sous le règne des Duvalier et qui a connu le régime d’Aristide et ses dérives…Il nous offre son regard cru sur l’incroyable destin d’Haïti afin de comprendre comment la richissime et bien nommée « Perle des Antilles », à l’avenir si prometteur, celle que l’on confond
souvent dans les conversations avec Tahiti, a peu à peu sombré dans le marasme et a épuisé ses ressources. Au rythme des dictatures, ponctué de quelques périodes plus fastes, Daniel Marcelin, celui qu’on surnomme à raison le Fernandel Noir, nous raconte de l’intérieur, et avec une bonne dose d’autodérision – soupape humoristique plus que nécessaire dans ce contexte – ce que l’Histoire nie, ce que l’actualité occulte, et de nous faire rêver sur les beautés et richesses méconnues de son île.
Bienvenue en Haïti, la violence au paradis, la douceur antillaise au goût amer, voisine de la paradisiaque Saint Domingue pour touristes « all inclusive ». Là où la créativité rime avec oppression, pauvreté et résistance. L’art est tant une bouffée d’oxygène, qu’un lieu de point de vue, de rassemblement,…pour un peuple opprimé, le dernier bastion pour dire qu’il existe et est encore debout.

Ce spectacle, AYITI, dont les répétitions ont commencé à Bruxelles deux jours avant le séisme, est un projet en gestation de longue date. Le séisme du 12 janvier l’a fortement influencé. Daniel Marcelin a pris la courageuse décision de mener jusqu’à son terme la création, malgré, ou a cause du sinistre qui a frappé sa terre. Il dédie ce spectacle à ses enfants, Cédrick et Sarah.

Mise en scène Philippe Laurent Décor Olivier Wiame Décor sonore Marc Doutrepont Eclairage Xavier Lauwers.
Une coproduction de La Charge du Rhinocéros, de l’Espace Magh, L’Archipel / Scène Nationale de Guadeloupe. Avec l’aide de Wallonie Bruxelles International/EWA Ayiti et le soutien de la COCOF

Le comédien

Daniel Marcelin est bien, je crois, le seul comédien haïtien résidant susceptible d’endosser le/les rôle(s) du spectacle. Il a une cinquantaine d’années, fut notamment l’assistant de Gabriel Garan au TILF, impliqué dans la compagnie Hervé Denis avec laquelle il joua en Avignon…
Daniel est très physique et formé au mime (notamment au Japon). Long corps décharné, vraie gueule (il ressemble à Fernandel). J’ai eu l’occasion de travailler avec lui sur la création de textes de Karl Valentin (une quarantaine de représentations quand même en 2006- 2007). Il a été impeccable sur et hors du plateau. Disponible, aimable, talentueux… A Port-au-Prince, Daniel a créé un cours privé - le Petit Conservatoire de Port-au- Prince- avec lequel il dispense tant bien que mal une formation à l’art dramatique en quatre ans. Aujourd’hui, cette école va signer une convention de partenariat avec le Conservatoire royal de Liège et devrait recevoir, pour ce faire, le financement conjoint du ministère de la Culture haïtien et de Wallonie-Bruxelles International.

En Haïti, Daniel est une personne connue. Il est secrétaire de rédaction et animateur à Radio Métropole, très spécialisé dans le jazz. Il a en outre développé à la télé et à la radio une série de capsules de type court (genre les deux vieux des Muppets-shows) où il commente l’actualité haïtienne.

Olivier Blin

Quelques dates :

  • En 1996, Haïti est mis à l’honneur pour les 50 ans du Festival d’Avignon, Daniel
    Marcelin joue dans Nuits Voraces de Jacques Stephen Alexis (auteur haïtien assassiné en 1961), adapté et mis en scène par Hervé Denis.
  • En 2007, Daniel Marcelin joue dans BRUITS de Karl Valentin, mis en scène par
    Philippe Laurent, avec Albert Moléon. Ils jouent 40 représentations en communauté
    française, à Bruxelles notamment au Théâtre le Public et Anvers.

Ayiti et Daniel Marcelin sur le Web

Sur notre site : Interview de Daniel Marcelin

Quai des belges 39 - ARTE - Spécial Haïti

Daniel Marcelin par Radio Bobo

Daniel Marcelin anime son émission sur Radio Métropole