Dans ce genre de stage, les participants sont très vite emmenés au fond d’eux-mêmes, mais cela se fait toujours avec la présence et la complicité des autres, c’est par ce chemin que l’on touche au don total du clown. Par exemple l’un des premier exercices consiste pour chacun, à faire une entrée la plus neutre possible afin de se présenter. Cette présentation neutre, observée attentivement par les autres membres du groupes, va permettre de mettre en évidence ce que chacun envoie comme message inconscient, un sourcil qui se lève chaque fois que l’on parle, une main au balancement exagéré, une position du corps enfantine... Cette présentation neutre est alors reprise par les autres, qui vont faire une caricature de ce qu’ils ont vu, ensuite c’est la personne qui s’est présentée qui va se ré-approprier ces caricatures, pour en faire ressortir un personnage clownesque, c’est en fait à travers la vision des autres que chaque personne peut réussir à trouver en elle des bribes de son clown. Ces aller-retours entre soi-même et les autres sont perpétuels et très importants pendant tout le travail.

Le travail du clown offre aux participants un lâché-prise extraordinaire, étant donné que le clown a très peu de limites, entrer dans ce genre de personnage permet aux personnes d’explorer les facettes les plus folles d’elles-mêmes, ainsi ce week-end nous avons eu la chance de rencontrer :

  • un homme pieux dont la foi était mise en danger par un sexe indomptable,
  • un homme-enfant aux apparences très sages mais qui peut, s’il laisse son corps entrer en mouvement se transformer en illuminé sauvage,
  • une femme-pouliche aux orgasmes incontrôlés et incontrôlables,
  • un beau gosse guitariste et body-buildé, sûr de lui, qui se croit irrésistible...

Incarner le clown donne l’occasion d’être celui qu’on aurait tendance à cacher en société, le Mr Hide qui sommeille en chacun de nous. Le clown est un personnage asocial, c’est en cela qu’il dénonce, qu’il gène, qu’il met le doigt là où ça fait mal, et qu’il est un contestataire de notre société.

Pour les personnes présentes ce week-end, je pense pouvoir dire que ce stage a permis aux uns de prendre du plaisir, de s’amuser,... à d’autres de se libérer, de se dépasser,... et à tous de rire à en avoir mal aux zygomatiques.

Et par chance ce n’est pas fini, la suite le week-end prochain...!