Au début plutôt inhibés, timides et coincés dans leurs corps, comme on l’est particulièrement à cet âge-là ! Mais rien n’est perdu, bien au contraire. Encore une fois, « le théâtre » ouvre un infini de possibles. Le premier jour, incapables de se concentrer, sans cesse dans le jugement de soi et des autres, sans cesse dans le dénigrement de ce que l’on crée. On se cache derrière un rire nerveux pour masquer la gêne et la crainte de se livrer. On se raidit dans ces corps quotidiens, ce corps que l’on prend pour aller à l’école, pour se fondre dans la masse. Pour être comme il faut. Ne pas dénoter. Ne pas être bizarre. Ne pas déroger à la norme. Peu à peu, ils ont commencé à se transformer. A s’oublier. A se rendre disponibles, aux autres, à soi. A croire en ce qu’ils faisaient. A y aller, vraiment, de la pointe des cheveux jusqu’aux orteils, par brefs instants, ici et maintenant.

Les jeunes ont été à la hauteur. En petits groupes, ils se sont questionnés sur le processus de création de la violence. L’histoire à laquelle ils sont parvenus était riche, car complexe, comme elle l’est toujours dans la vraie vie.