« Métisse franco-belge et Bruxelloise, je me suis accidentellement retrouvée prof dans une école de Mouscron en 1960-1961 et j’ai gardé une grande tendresse pour le Hainaut occidental. Fin des années ’70 et malgré les trajets, je me suis portée volontaire pour travailler avec des étudiant-e-s de l’ISCO des environs d’Ath et de Tournai. Mon affection s’est renforcée.

1993 … « l’Année européenne des personnes âgées et de la solidarité entre générations » Cette année-là, j’avais le projet de faire connaître des initiatives de création artistique nées de la rencontre entre plusieurs générations. Travaillant pour le Service de l’Education permanente (Ministère de la Communauté française Wallonie-Bruxelles), je trouvais important qu’à l’occasion de ce grand battage, le public des associations et celui de l’Administration découvre avec plaisir et dans l’action culturelle que les enjeux d’une telle année étaient notre affaire à tou-te-s.

C’est ainsi que le 4 décembre, à la Marlagne, une journée foisonnante qu’on appela « Part’âge » se clôtura par quatre représentations théâtrales, dont « Mamy Boum » du Croquemitaine.

« Générations en scène », un volume illustré offert à tou-te-s les participant-e-s, reprenait, notamment, l’histoire de ces spectacles peu banals.

Par exemple, celle de Rita et des héroïnes qu’elle avait réunies, les unes de « Vie féminine », les autres des « Femmes Prévoyantes Socialistes » … de 18 à 65 ans. « Les croqueuses » … Pour l’époque, une performance ! Par la prise de parole ou l’improvisation, elles en étaient venues à pouvoir jouer leur vie sur scène. Une fois, pensaient-elles … Et elles ont continué.
Les années ont passé. J’ai un jour appris que le Croquemitaine faisait du théâtre avec d’autres groupes, dans des régions lointaines et pauvres. Rita était allée au Brésil, le pays d’Augusto BOAL et du théâtre de l’opprimé. Plus tard, elle m’a parlé de la Tunisie. Et puis, elle m’a donné le livre que Marcel avait écrit sur leur coopération au Vietnam.
Les moyens financiers du théâtre-action sont faibles. Trop. C’est dur. Mais, ici ou ailleurs, créer ensemble, s’éveiller les un-e-s les autres, prêter sa voix, son corps à l’espoir, le Croq’ y croit. Moi aussi. Alors, 1.000 fois oui au Théâtre des Savanes ! (notre projet au Burkina Faso NDLR) »
Elisabeth Franken.