8 septembre

Le contrôleur de la SNCB circule à bord du train Bruxelles-Courtrai.

  • Vous n’avez pas de titre de transport ?
  • Est-ce que vous avez de l’argent pour acheter des tickets ?
  • Non
  • Dans ce cas, je dois vous mettre une amende. Carte d’identité s’il vous plait.
  • Nous n’avons pas de carte d’identité.
  • Passeports ?
  • Non.
  • Bon. Quelle est votre destination ?
  • Lille.
  • Si vous n’avez pas 20,30 euros chacun pour acheter un billet, au prochain arrêt dehors.
    ...
    Le train arrive en gare de Hal. Le contrôleur revient dans le wagon et les deux sans-papiers s’apprêtent à descendre. Une passagère bouillonne sur son siège et interpelle le contrôleur.
  • Attendez, je vais les inscrire sur mon railpass. Messieurs, vous pouvez vous asseoir.
  • Vous ne devez pas faire ça.
  • Vous ne pouvez pas m’en empêcher.
  • Vous avez de la chance, ils ne sont que deux, mais ils auraient pu être douze, vingt, trente. Sur cette ligne ça arrive tout le temps, ils vont à Lille, et puis à Calais…
  • J’ai de la chance, oui. Mais pas pour les raisons que vous citez. J’ai de la chance parce que je suis née avec le bon passeport, dans un pays où les générations passées ont lutté, et gagné, la sécurité sociale, le respect des droits humains, la liberté d’expression… Voilà pourquoi j’ai de la chance.
    Et voilà les deux voyageurs en route pour 80 kilomètres de répit, quittant Bruxelles, où la police les déloge régulièrement du parc Maximilien, jetant leurs affaires à la benne. Tout à l’heure, à Lille, la galère les attend probablement à nouveau.
    Offrir un répit. Que pouvons-nous faire de moins ? Un billet de train, pour avoir la paix quelques heures. Un abri, un repas, une assistance administrative, c’est ce que nous pouvons offrir dans les régions qui voient passer par centaines les voyageurs en quête d’une vie meilleure.

8 août

En France, la cour d’appel des Bouches-du-Rhône a condamné Cédric Herrou à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants. L’agriculteur fait partie de l’association de défense des migrants Roya Citoyenne. Cette association demande depuis des mois aux pouvoirs publics un accueil d’urgence pour les milliers de personnes originaires d’Afrique arrivant de Vintimille (Italie).
"C’est le rôle d’un citoyen en démocratie d’agir quand il y a une défaillance de l’Etat", a répété M. Herrou, estimant que “dans trente ans” ceux qui condamnent aujourd’hui, seront à leur tour condamnés.

8 juillet

Le Tribunal permanent des peuples (TPP) organisait à Barcelone la session d’ouverture du tribunal sur la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées, et son impunité.
Les témoignages recueillis et les cas exemplaires ont permis de mettre en évidence les facteurs structurels et les politiques qui créent les conditions de la vulnérabilité, la dépendance, la disparition et le déni de futur des personnes migrantes et réfugiés.
L’acte d’accusation présenté à Barcelone ouvre la procédure d’instruction pour l’enquête, il s’agira de mettre en lumière les causes profondes des migrations et des déplacements forcés de populations, de documenter les routes migratoires, les violations des droits humains, les frontières, les politiques d’exclusion qui caractérisent l’Europe Forteresse, avec une attention particulière pour les les questions de genre et des personnes mineures.
Ce procès, qui devrait s’achever à la fin de l’année 2018, veut s’inviter dans les débats médiatiques et politiques. Son objectif est de produire des ressources culturelles, politiques et législatives, pour la reconnaissance des personnes migrantes et réfugiés comme sujets de droits inviolables.
Pour en savoir plus, visitez le site de la Transnational Migrant Platform Europe