En effet, la réaction naturelle et presque instinctive des jeunes tunisiens était marquée par une spontanéité et un élan émotionnel considérable. L’urgence de la situation et l’amour du pays dépassait toute crainte ou préoccupation du possible. Des jeunes touchés dans la profondeur de leur être manifestaient avec beaucoup de sincérité et de naturel une capacité à rêver grand , à vouloir plus , et à imaginer la Tunisie aujourd’hui, demain et dans des années. Seulement nombreux sont ceux qui ont senti, souffert et vécu l’angoisse et non pas trouvé le moyen de crier fort leur rage et leur vécu. Comment exprimer un état général d’une manière très particulière ? Rester fidèle à soi même mais avec une voix qui résonne en chacun ? Le manque d’encadrement de ces jeunes pétillant d’énergie et « dépassant parfois la vitesse de la lumière » était à l’origine de certains débordements. Exploitant leur potentiel créateur, naïvement, dans un mouvement contagieux de destruction.
D’un autre côté, des changements de fond au niveau des établissements éducatifs ne semblent pas faire partie des préoccupations générales dans la réalisation de la démocratie et l’évolution des droits et des libertés que le pays est en train de vivre. Cette absence se fait sentir aussi bien au niveau national, des médias, des structures éducatives et chez les professeurs et enseignants d’une manière officielle. Est-ce le résultat d’un souci général et d’un accord commun que ce n’est pas une priorité ? Est ce une omission de l’importance de ces jeunes dans la construction du pays ? Est-ce pris par une tentative d’instaurer des changements politiques radicaux « les décideurs » se trouvent dans une situation de « colmatage provisoire » ? Est-ce le fruit de l’inconscience et de la sous-estimation du rôle des établissements éducatifs dans l’évolution des mentalités et des peuples ?
Ce constat est à l’origine de ce projet. En effet, Mon établissement éducatif démocratique a comme objectif principal, la réalisation dans les établissements éducatifs d’un espace d’échange et d’exercice des valeurs démocratiques.

Amirah Khelifi