Un tel a trouvé trop physique ce qu’une autre a apprécié pour la fatigue procurée, celui-ci n’a pas aimé les expressions non-verbales, alors que c’est le jeu préféré d’autres personnes... Alors on compose, en essayant d’être attentif à toutes et à tous sans déforcer le groupe, en essayant de faire la différence entre ennui, fatigue, tristesse et incompréhension. En insistant, ou au contraire en lâchant le morceau, c’est selon.

On retiendra les improvisations sans paroles, qui ont été incroyablement plus loin qu’à l’habitude. Le principe de l’action collective, c’est qu’une personne se place au centre du cercle et commence une action (faire la vaisselle, bricoler, préparer une table, etc...) sans parler, sans avoir annoncer son intention au préalable. Les autres se joignent et complètent son action quand ils pensent avoir compris. Aujourd’hui, le jeu est allé beaucoup plus loin ! Certaines personnes étaient tellement à l’écoute des propositions des autres qu’une véritable histoire s’est mise en place, s’élaborant collectivement à mesure que chacun ajoutait des éléments. C’était impressionnant, pour un groupe dont certains venaient pour la première fois, de voir la compréhension innée des exercices.

Après quatre séances, je peux commencer à voir, chez les personnes qui reviennent, de belles évolutions. Le lâcher-prise, la confiance, la compréhension de plus en plus rapide. De moins en moins dans la réflexion, pour être dans le faire, le sentir, le vivre, ici et maintenant.

Comment dire ce que je vois ? Tout le monde est génial, tout le monde est un monde, en entier. Quel meilleur laboratoire du genre humain que le théâtre, pour y découvrir encore et toujours les merveilles enfouies au plus profond de chaque être ?

Pins, 30/11.

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