
Introduction à "Dégage !"
Une étincelle peut mettre le feu à la plaine
Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, ce jeune chômeur de 26 ans, en s’immolant par le feu, à Sidi Bouzid, une ville économiquement sinistrée du Sud de la Tunisie est devenu le symbole de la révolte de la jeunesse des pays arabes.
La révolution tunisienne, la première révolution du XXIème siècle inaugure un nouveau cycle révolutionnaire.
Après le 14 janvier 2011 et le départ de Ben Ali, la contagion s’étend à toute la région et au-delà,..
Le 25 janvier, au Caire, c’est la première “journée de la colère”, le 29 janvier commence l’occupation de la place Tahrir, la place de la Libération et le 11 février 2011, c’est au tour de Moubarak de dégager.
Le 13 février des émeutes armées éclatent à Benghazi,
Le 21 février, celle-ci et plusieurs autres villes de la Cyrénaïque sont entre les mains des insurgés, Tripoli est en proie à des affrontements.
Le mouvement s’étend à Barheïn et au Yémen.
La contestation touche aussi l’Algérie, au Maroc, en Jordanie, en Irak, en Mauritanie, à Oman.
L’onde de choc porte jusqu’en Albanie, au Burkina Faso, en Iran, en Chine,
Le 14 février 2011, commence dans l’État américain du Wisconsin le plus important mouvement social qu’aie connu les États-Unis depuis soixante-quinze ans avec, plusieurs jours durant, l’occupation du Capitole.
Le 12 mars 2011, au Portugal, le mouvement “génération à la traîne” rassemble 300.000 personnes.
En Syrie, le 18 mars 2011 est proclamé « vendredi de la dignité ». Des manifestations ont lieu à Damas, Alep, Homs, Hama, Banias et à Daraa. La lutte contre la dictature se généralise et s’installe dans une lutte prolongée.
Le 15 mai en Espagne les indignés envahissent les places publiques, le 25 mai c’est le tour de la Grèce
En Israël, commence le 14 juillet un mouvement qui culmine le 3 septembre avec 450.000 manifestants. Le 17 septembre débute au cœur des États-Unis “Occupy Wall Street”.
À partir du 9 octobre, le mouvement se répand dans l’ensemble des États-Unis et des manifestations similaires se tiennent dans 70 grandes métropoles. Le 15 octobre, le mouvement s’étend à environ 1 500 villes de 82 pays.
Le caractère international du mouvement crève les yeux.
Une révolution n’est pas un dîner de gala
L’Occident prompt à donner des leçons de démocratie, au monde entier, s’adjugeant le droit d’accorder des labels de conformité, a la mémoire courte et de grandes exigences pour les autres.
Outre la crise profonde dans laquelle sont plongées aujourd’hui les démocraties parlementaires occidentales “classiques” [1], c’est oublier que ce sont le sang et le feu qui ont conduit l’édification de ces régimes, prétendument démocratiques. Cette “construction démocratique”, dont les arbitrages furent toujours rendus par les rapports de forces entre les classes sociales, à l’œuvre depuis deux siècles, est toujours inachevée, insatisfaisante, en crise, susceptible de basculer à tout moment dans l’autoritarisme.
L’image d’Épinal d’une révolution se déroulant un jour précis, le 14 juillet, occulte la longueur et la complexité de ces moments historiques. [2]
Comme toutes les révolutions, la révolution arabe ne sera pas un long fleuve tranquille. Nous avons sous les yeux le développement de ses premiers tumultes.
Le renversement de Ben Ali a ouvert une période révolutionnaire longue dans les régimes autoritaires du monde arabe. Mais cette onde de choc produit des effets bien au-delà de la région pour de multiples raisons.
Les jeunes révolutionnaires arabes ne luttent pas seulement pour des changements de régime, une cosmétique plus ou moins aboutie. Ils ont aussi des revendications qui font écho dans nos vieilles "démocraties", sur de nouvelles formes du pouvoir et sur la démocratisation de la politique.
Les premières victoires des révolutionnaires, en Tunisie et en Égypte, en apparence faciles, ont été obtenues par l’unité créée par ces revendications démocratiques, revendications approuvées par une immense majorité de la société.
Ce sont ces revendications de nature démocratique et celles d’exigences de justice sociale et d’égalité de droit qui furent largement reprises par les mouvements sociaux en dehors des pays arabes.
C’est en 1994 que l’insurrection zapatiste porte sur les fonds baptismaux des révolutions du futur, les recherches sur les nouvelles formes de démocratie, Avec le mot d’ordre du sub comandante Marcos : “nous nous battons pour un monde où chaque monde ait sa place”.
En découle le mouvement altermondialiste et les expériences de démocratie participative.
Le bilan "démocratique" des mouvements révolutionnaires du XXème siècle est désastreux. Nos démocraties parlementaires longtemps prônées comme contre-modèles des "dictatures" communistes sont elles-mêmes obsolètes. La confiance des citoyens envers leurs représentants, les institutions politiques, les partis qui y siègent, est au plus bas.
Mais à côté de ces revendications démocratiques, presque les seules relayées par les médias, les classes populaires avançaient leurs propres revendications, sociales, elles. La question du chômage, surtout des jeunes, et des jeunes diplômés, l’avenir vécu comme une impasse, la crise économique, autant de thématiques retrouvées quasi à l’identique sur les places de Madrid, d’Athènes, dans les réunions des "Occupy" de tous les pays.
Les revendications de « démocratie sociale » sont aussi fortes que celles de démocratie politique.
Les étapes d’une révolution permanente
Même s’il est porteur d’Utopie, un mouvement révolutionnaire n’est pas un diamant pur. Il est habité par les fantômes du passé. C’est du vieux que naît le neuf. La nouvelle société en train de naître charrie aussi les décombres du vieux monde qui sombre.
La plupart des régimes autoritaires de la région tiraient leur légitimité de la lutte qu’ils prétendaient mener contre les islamistes radicaux. Belle opportunité pour y amalgamer toutes les forces de contestation. Les mouvements de gauche en ont fait les frais.
En Tunisie même, le régime utilisait la défense du statut de la femme comme alibi pour se maintenir au pouvoir.
L’Occident a feint d’être dupe.
Les islamistes radicaux, érigés comme principales victimes de cette répression[3], sont devenus le principal pôle d’opposition. Ils furent absents, en tant que tel, lors des premiers jours de la révolution.
Mais dans les semaines suivantes, grâce aux financements d’États du golfe persique, comme l’Arabie Saoudite, l’Iran ou le Qatar, ils sont rapidement devenus la seule force véritablement organisée nationalement.
Lors des premières élections législatives, le parti Ennahda, islamiste, une des composantes rétrogrades du mouvement populaire qui avait amené la chute de Ben Ali, devenait avec 38% des voix, la première force politique du pays.
La politique répressive de Ben Ali envers “l’islamisme radical”, ne manquait pas d’ambiguïté, imposant même des modes de vie conformes aux principes islamistes : Prière à la télé publique, fermeture des magasins vendant l’alcool les jeudi et vendredi, ramadan quasi obligatoire …Les islamistes sont arrivés sur un terrain social et idéologique préparé à cela
Longtemps réprimé, le sentiment religieux s’exprime avec force, spectaculairement. Il est même l’occasion d’exprimer sa rupture avec l’ancien régime. À l’image de cette jeune fille aperçue avenue Bourguiba, qui portait le voile et ... une minijupe.
La première étape de ces révolutions semble donc se terminer par un tour de piste gouvernemental des partis islamistes. Le temps de dissiper les illusions. Le temps de montrer que le programme rétrograde des islamistes ne répond en rien aux aspirations des jeunes révolutionnaires des printemps arabes. Cela peut prendre un certain temps. C’est le développement des luttes sociales qui déterminera ce rythme.
Car les islamistes n’ont pas d’autre programme économique qu’un programme néolibéral classique. L’Arabie Saoudite et le Qatar, grands alliés des États-Unis dans la région, sponsors concurrents d’Ennahda, ne sont pas précisément des modèles de démocratie ni de justice sociale.
Ce genre de régime ne fait pas partie des rêves de la jeunesse révolutionnaire arabe.[4]
Les nouvelles forces surgies au cours de la première étape de cette révolution se sont trouvées démunies d’organisation et de la capacité de concevoir et rédiger un programme, de proposer une alternative crédible.
La conception de ce programme sera la prochaine étape de la révolution tunisienne. Il se construira dans la lutte contre l’obscurantisme religieux, la défense des droits des femmes, les libertés d’expression. Il se construira dans les combats pour les revendications sociales, économiques et dans la construction des nouveaux outils dont les rėvolutions du XXIème siècle devront se doter.
Ni dieu, ni césar, ni tribun
La révolution bourgeoise de 1789 survient aussi parce que le carcan des rapports sociaux de l’ancien régime brident les nouveaux modes de production.
Les nouvelles technologies qui vont mener à la révolution industrielle ne parviennent pas à trouver leur essor dans le carcan des règlements coorporatifs.
Depuis la fin du XXème siècle, une importante révolution technologique est survenue. L’information[5] circule désormais en temps réel partout dans le monde.
L’ensemble des productions culturelles humaines peuvent être ã la disposition de tous. Les possibilités de s’exprimer se sont considérablement élargies, de même pour les possibilités d’organisation qui en découlent.
La centralisation des informations induit une représentation du monde et une façon de s’organiser.
Les révolutions arabes et les nouveaux mouvements sociaux, les jeunes qui y participent, se sont emparés des outils de cette nouvelle culture numérique pour s’organiser en réseaux, de manière démocratique. Nous sommes encore dans l’ébauche, mais déjà les traits de nouvelles formes démocratiques apparaissent, horizontales, décentralisées, avec la volonté de contrôler et de pouvoir contrôler ses représentants et le pouvoir. Bien sûr Facebook n’est pas un parti révolutionnaire, il montre simplement à quel point nous avons changé d’époque sur le plan informationnel et ce que cela induit sur la façon de s’organiser. Et la gauche ferait bien de s’adapter rapidement à cette nouvelle réalité.
Les marmites du futur commencent à attacher
"Dégage !" retrace la première étape de la révolution tunisienne. La montée des mécontentements, les tares de l’ancien régime, les premières mobilisations populaires, les journées révolutionnaires qui conduisent à la fuite de Ben Ali, le 14 janvier 2011. Le spectacle s’achève après les premiers moments de la nouvelle démocratie tunisienne. La question de la deuxième étape de la révolution est posée mais reste en suspend.
Les comédiens qui ont participé à la création du spectacle sont aussi des acteurs de la révolution, pleinement représentatifs de cette génération des jeunes révolutionnaires arabes. Ces acteurs jouent donc aussi sur la scène de la scène révolutionnaire. Ce spectacle est ainsi la fusion de ces deux scènes. Ce théâtre est partie prenante du processus révolutionnaire, il se veut partie de la scène révolutionnaire elle-même.
On pourrait reprocher à cette création de rester au milieu du gué, de ne pas donner de "lignes" à suivre pour l’avenir. Ce serait précisément faire preuve d’incompréhension sur ce phénomène révolutionnaire et ses caractéristiques que nous avons essayé de cerner dans cette brève introduction.
Plus besoin de ces amphitryons politiques qui à force de réchauffer les marmites du futur en on fait brûler le fond. Les nouvelles révolutions du XXIème siècle n’ont plus besoin de prophète.
La suite du spectacle “Dégage !”, ce sera la révolution qui l’écrira. Plutôt que de faire descendre “la ligne juste”, du ciel des idées “révolutionnaires” préétablies, sur la scène de théâtre, nous préférons créer d’abord l’histoire (l’Histoire ?) de la suite de la révolution sur la scène révolutionnaire, ici, maintenant.
Un spectacle pour raconter le soulèvement du peuple tunisien
Une création théâtrale est toujours une aventure. Banalité de base.
Celle de “Dégage”, liée au destin de la révolution tunisienne ne peut être que passionnante. Au présent, la révolution continue.
Nos partenaires tunisiens sont cinq : une femme et quatre hommes de 24 à 33 ans. Comédien(ne)s entraînés, ils ont acquis leur formation à El theatro, un théâtre en résistance déjà bien avant 2011. Amira, Amar, Osman, Walid, Zied ont la “niak”, ils forment un groupe soudé, créatif, délirant parfois. Ils pratiquent la danse théâtre, ça bouge bien. Ils ont participé à “la révolution”, faisaient partie des opposants, actifs dans le syndicat des étudiants. Ils participent tous à l’association Ado + qui mène des projets avec les jeunes, organise des ateliers théâtre et un festival, autour de la citoyenneté, de l’apprentissage de la démocratie.
Pas facile, en Tunisie non plus, de vivre de son art. Les comédiens, les danseurs, les cinéastes exercent tous un autre métier. Amira est psychologue et prof à la faculté des sciences humaines. Amar, prof de russe en chômage, fait des piges dans des tournage télé et dans des spectacles de danses. Osman est étudiant en médecine. Walid, prof de science dans plusieurs lycées, anime aussi des ateliers théâtre à Ado+. Zied travaille comme informaticien. Tous participent à un atelier hebdomadaire animé par un formateur de El Theatro. Ils participent régulièrement aux créations de El Theatro, ils jouent dans “L’isoloir”, spectacle sur les élections qui continue ses représentations. En collaboration avec El Theatro. Walid vient de mettre en scène “Vague inquiétude”, un solo avec Amar comme acteur ; le parcours d’un chômeur diplômé. Drôle, visuel, insolent.
“Animés du désir d’aller au-delà de ce qu’on peut nous offrir et puisant dans les mêmes ressources : une grande passion pour le théâtre et une conviction inébranlable dans le potentiel de chacun, la mixtion tuniso-belge a pris naturellement.
Nous souhaitions par cette collaboration rompre avec « les bêtises du passé », il n’y a ni voyeurisme, ni persécution. Nous autres Tunisiens partageons avec le reste du monde notre révolution tunisienne, et les amis belges nous prêtent une oreille attentive et offrent à leur tour plein de fructueuses expériences de vie avec beaucoup de générosité. La sauce a pris ! L’idée proposée par le Théâtre Croquemitaine, était de créer un spectacle autour de la révolution tunisienne, avec et par des jeunes Tunisiens.
Une idée donnant naissance à une autre, le projet a grandi pour devenir d’une part deux spectacles, un avec les adolescents tunisiens et un autre avec de jeunes adultes. Et de l’autre part, une participation belge de la troupe du Théâtre Croquemitaine dans la troisième édition du festival annuel organisé par l’association Ado +, un festival qui donne la parole aux adolescents.
“Dégage” sera joué en Belgique et en France. Ceci avec un objectif premier qui est de transmettre et de montrer ce qui s‘est passé et ce qui se passe encore et conquérir notre destin avec zèle et acharnement.”
(Amira Khelifi comédienne dans “Dégage !” et responsable d’Ado+)
“Ce qui arrive maintenant en Tunisie, ne touche pas seulement les Tunisiens. C’est la condition de tous les pays. Partout il y a un mal être, on vit mal dans la société d’aujourd’hui, donc il y a beaucoup de questions, de recherches à faire pour atteindre un monde meilleur. Le théâtre peut être, comme tous les arts, l’un des chemins qui mène à réfléchir, pour concrétiser ce monde meilleur. Cette connexion entre peuples, entre citoyens du monde, nous c’est ce que nous cherchons. C’est ce qu’on essaye de faire, consolider les forces vives et donc peut-être en créant ce spectacle ensemble on pourra enrichir notre vision du monde et œuvrer ensemble pour le changer, pour créer d’autres espaces, d’autres mondes qui seront possibles. Et si ce n’est pas maintenant, dans un avenir proche.”
Quelques années avant la chute de Ben Ali, le régime tunisien était comme un monstre, beaucoup de gens pensaient que c’était impossible de changer quoique ce soit. Et très peu de gens faisaient de la résistance, aux dépens de leur vie. Beaucoup de gens ont perdu leur liberté, ont été emprisonnés, beaucoup sont morts.
Et puis le régime de Ben Ali est tombé d’un coup... Alors pourquoi pas changer aussi d’un coup le système qui gère le monde, il suffit d’y croire, de résister...
Mais je dois dire que ce changement n’aurait pas eu lieu s’il n’y avait pas eu cette solidarité de beaucoup d’amis européens, de beaucoup de militants et de résistants qui existent partout dans le monde, c’est pour ça que je crois que cette solidarité militante, citoyenne et internationale peut changer beaucoup de choses.”
(Interview de Walid Ayadi, comédien dans “Dégage !” et responsable d’Ado+)
Sans parler de la chaleur des échanges, des étincelles dans les regards, des rires collectifs, des repas et des chemins partagés, de la camaraderie et de l’amitié créée, l’aventure ne s’arrête pas là.
Rendez-vous est pris pour l’organisation des premières rencontres internationales du théâtre-action (R.I.T.A.) à Tunis, en mars 2012, dans le cadre du Forum Social Mondial.
Une manière de réaffirmer que le théâtre-action reste au cœur des luttes sociales et de l’internationalisme qu’elles exigent.
Ami de la nuit, ennemi de la vie...
Tu t’es moqué d’un peuple impuissant
Ta main est teinte de son sang
Tu abîmes la magie de l’univers
Et tu sèmes les épines du malheur dans ses éminences
Doucement ! Que ne te trompent pas le printemps,
La clarté de l’air et la lumière du jour
Dans l’horizon vaste, il y a l’horreur de la nuit
Le grondement du tonnerre et les rafales du vent
Attention ! Sous la cendre, il y a des flammes
Celui qui plante les épines récolte les blessures
Regarde là-bas où tu as moissonné
Les fleurs de l’espoir
Le torrent du sang va t’arracher
Et l’orage brûlant va te dévorer.
Abu Kacem Chebbi, poète tunisien (1909-1934).
[1] Rupture entre les élus et le peuple, soumission des politiques au modèle économique dominant (le capitalisme dans sa forme néo-liberale), électoralisme, clientélisme, corruption, politique spectacle, abstentions records, désintérêt des citoyens, voir écœurement … et remontée des nationaux-populismes, ne sont que quelques uns des symptômes de cette crise. La fuite devant l’immensité des défis auxquels l’humanité doit faire face (climatiques, alimentaires, etc...) a fait de l’’expression “responsable politique” un oximore.
[2] Le cheminement de la révolution française, par exemple, a connu une évolution chaotique. Pour s’en tenir au dix premières années, de la Monarchie à l’Empire, elle est passée par les Etats Généraux, l’assemblée nationale, puis constituante, la monarchie constitutionnelle, la convention, le directoire, le consulat. Entre 1789 et 1871, entre les autres formes politiques qui ont suivi, Empire et Monarchie, le régime Républicain n’a connu que 14 années d’existence "morcelée" …
La IIIème république, née de l’écrasement de la Commune, à une voix de majorité, dans une Assemblée Nationale où Bonapartistes et les deux branches monarchistes (orléanistes et légitimistes) étaient majoritaires. Ce vote pour la République a été possible du fait de la défection d’un Monarchiste connu …Adolphe Thiers … qui n’espérait que son échec …
[3] Ben Ali se servait de la lutte contre “l’islamisme radical” pour justifier aux yeux de l’occident la répression et l’autoritarisme.
[4] Parmi les fantômes du passé, fantômes bien vivants, les puissances tenants de l’ordre existant.
Les révolutions ont souvent (pour ne pas dire toujours...) été marquées par les interventions étrangères. Le vieux monde tente de faire avorter la naissance d’un monde nouveau.
Sous leur faux nez humanitaire, les puissances occidentales sont intervenues en Lybie pour se repositionner dans la région. En Syrie, ce sont des puissances régionales comme l’Arabie Saoudite et le Qatar, alliés des États-Unis, qui sont à la manœuvre. Mais cet aspect dépasse l’objet de cette introduction.)
[5] L’information est aussi une partie constitutive du “capital” nécessaire à toute entreprise, en premier pour les entreprises capitalistes. Par exemple, un bon carnet d’adresse, ou la détention d’informations “sensibles” (brevets, renseignements divers ) peuvent être d’excellentes portes d’entrées dans un conseil d’administration.