Naissance de Larkipik :

A Tunis, au sein de l’espace Artisto, lieu alternatif existant avant la chute de Ben Ali, se tient la première réunion qui posera les bases du collectif Larkipik.

25 personnes venues de France,de Tunisie, de Belgique, assistaient à cette première réunion. Chacun était là pour prendre des contacts dans la perspective de renforcer ses moyens pour mener les luttes auxquelles il participe. Après la présentation des personnes et des différentes démarches, nous avons constaté que nous avions beaucoup en commun. Et tout d’abord une volonté commune de combattre et d’abattre ce capitalisme source de toutes ces crises qui ruinent nos vies et polluent nos existences. Ensuite le sentiment que toutes les formes théâtrales que nous pratiquons trouvent naturellement leur place dans nos combats. Théâtre forum, théâtre image, théâtre invisible, théâtre de rue, théâtre d’intervention, travail dans les quartiers, avec des publics exclus, minoritaires, sont des approches qui furent évoquées par ceux qui les pratiquent.
Le lendemain, sur le site du Forum Social, au campus universitaire El Manar, nous nous retrouvons avec d’autres groupes de théâtre ou d’expression pluridisciplinaires. Discussion sur les artistes, sur les art engagés. “Quand on veut, on peut, quand on peut, on doit. Il suffit simplement de se donner les moyens”, parole d’un participant. Au terme de ces discussions, l’imagination collective se met en route, et le nom LARKIPIK est né.

Après Tunis...

Un peu redescendus de cette euphorie particulière au Forum Social, nous restons cependant en contact régulier avec quelques larkipikiens, larkipikiennes. Les militants d’Attac Paris ont repris l’image des corbeaux (joués la première fois à la manifestation européenne de Bruxelles le 14 mars) lors d’une manifestation à Clamart (région parisienne). Cette image des oiseaux de mauvaise augure peut en effet être transposée un peu partout et presque tout le temps, en ces périodes d’austérité, terme qui devient même banal aujourd’hui...

D’ailleurs, nous voici en juin en route pour Athènes et son premier Alter Sommet, où se réunissent de nombreux groupes européens pour réfléchir à des alternatives et des actions communes. Nous passons trois jours dans ce laboratoire de l’Europe qu’est la Grèce, où les ravages des politiques de coupes budgétaires se font sentir partout et tout le temps. Huit personnes mobilisées pour jouer les corbeaux, dont cinq rencontrées à Tunis pour Larkipik. Belle résonance pour nos croassements, premier jalon de nos actions internationales.
Prochaine étape, journée contre la misère en octobre, où là encore, toutes les villes du monde peuvent se mobiliser. Entre temps, les corbeaux planent au-dessus des têtes belges, avec une intervention à Verviers le 24 juin.