On mange des petits gâteaux et on se présente : Dominique, Sandie, Sonia, Raymonde, Anna Lucie, Jeannette, Lucia, Marie, Christine et Severio (un homme parmi toutes ces femmes ! Il nous faudra en prendre soin !) racontent en quelques mots ce qui les touche, leur projet théâtral : immigration, départ d’un pays pour un autre, difficultés d’intégration et rapport à la culture.
Le sujet me semble beau, riche et passionnant. Il m’évoque la mélancolie, la nostalgie, mêlées d’éclats de rire et de découvertes étonnantes, de curiosité, de rencontres et de tristesse. Les personnes qui se tiennent devant moi sont emplies de gaieté. Loin des clichés, c’est à partir de leurs histoires personnelles que nous allons créer, pleines de la poésie et du réalisme du quotidien. Au bout, un spectacle, une création collective, et jusque-là, un chemin que nous allons parcourir ensemble et qui, je l’espère, sera riche pour chacun d’entre nous !

Car c’est déjà une belle brochette de femmes (et un homme !) que nous avons là : détendues, attentives, motivées et prêtes à se jeter dans l’action. Les échauffements se déroulent dans la bonne humeur : si on rit beaucoup, on en n’est pas moins exigeant et concentré. Je suis impressionnée par la facilité avec lesquelles ces personnes “entrent dans le jeu”, ou plutôt laissent le jeu s’emparer d’elles. C’est beau et simple, ça coule tout seul, et cela confirme que le théâtre est avant tout affaire de plaisir et de confiance.

Et puisque le théâtre est avant tout pour moi une recherche de ce que nous avons en commun, le corps est le premier moyen d’expression dont nous disposons. Quel que soit son âge, sa langue et son histoire, le visage du bonheur, comme celui de la peur, se ressemblent et se reconnaissent. Savoir faire parler son corps sans paroles est le premier atout d’un comédien ! Et il sait, seul, exprimer l’indicible que les mots la plupart du temps trahissent...
Par binôme, un sculpteur modèle son partenaire à l’image de l’amour : nous nous retrouvons donc finalement avec quatre images, immobiles, représentant chacune une facette propre à chacun : l’amour méfiant, celui qui donne sans compter, celui qui attend autant que ce qu’il offre. Grâce à cette technique, nous observons ce que l’amour a de commun pour tous, mais aussi ce qui nous appartient de par notre histoire personnelle. Chaque corps commence un récit, il ne leur manque que la parole...
“Elle voudrait être une étoile...”
Merci à chacune (et chacun !) d’entre vous !

Le travail proposé lors de la deuxième séance de l’atelier
Deuxième épisode épisode, lire ici