Des contes qui réveillent

(...) « En sortant des vestiaires, Gérard se prend la tête entre les mains.
Il vient de se rendre compte que les jeunes de la cité des Mimosas, n’avaient pas tous un maillot règlementaire :
certains étaient en short, d’autres en slip et certains carrément en training qu’ils avaient boulotté pour faire short

Là, Gaston, le responsable de la sécurité, s’est mis au travers de la porte qui sépare les vestiaires du bassin de natation.
Non et non on ne passe pas, je veux des maillots règlementaires
Comment monsieur, il n’est pas règlementaire mon maillot ? C’est de l’Adidas, de la marque, de la qualité, acheté chez Décathlon, acheté j’te le jure sur la tête de ma mère
Négatif, on n’est pas au souk ici, le règlement c’est le règlement
Finalement, Gérard a loué les maillots manquants et tout le monde est entré dans la piscine (...)

(...) Polo vendeur solo, rien dans les mains, rien dans les poches tout dans la sacoche. Polo, vendeur, colporteur et bonimenteur, a dans sa sacoche quelque chose qui pourra vous intéresser : un portable, un autoradio, des cigarettes, une montre, des lunettes ou des histoires. (...)

Polo rêve de réussite et de succès. Il nous raconte les difficultés des jeunes de sa cité, la cité des Mimosas.
Pour les jeunes, la vie à la cité des Mimosas c’est la galère, surtout l’été ; pas de communication, pas d’école, pas d’animation.
Bonne nouvelle, cette année là, c’est l’année des élections, la municipalité a décidé de rouvrir le club des jeunes. Première activité, un déplacement à la piscine municipale de la bande des jeunes de la cité accompagnés de Gérard, le nouvel animateur. Voyage risqué qui tourne court.
Ces jeunes de la cité ont-ils la haine ou bien sont-ils tout simplement mal élevés ? Sont-ils dangereux ou bien sont-ils comme tous les jeunes, avides de tout en même temps et surtout, tout de suite ?

VIVA L’AZOUZA

(...) « Il était une fois dans un pays du sud, un pays de soleil, un pays de vacances...
Momo est tunisien, petit de taille, bronzé, petite moustache, la trentaine,
Il partage avec sa vielle grand-mère, sa femme et ses 5 enfants une pièce au 3eme étage d’un immeuble sans ascenseur.
Il habite la cité warda, la cité de la rose, située dans la banlieue sud de Tunis. A droite le zoning industriel, à gauche la grande cimenterie de Tunis avec ses cheminées et ses fumées de toutes les couleurs... et au milieu passe la grande route qui relie l’aéroport de Tunis Carthage aux hôtels climatisés de bord de mer. » (...)

Un jour, la grand-mère à Momo a une attaque cérébrale qui la laisse à moitié paralysée. Le docteur demande de faire faire des radios de sa tête.
Pour cela, Momo doit se rendre avec sa grand-mère à l’hôpital civil, l’hôpital pour indigents, qui se trouve de l’autre côté de Tunis. Momo n’a pas de voiture, pas beaucoup d’argent. Il attache sa grand-mère sur une chaise, passe deux draps dans le dossier de la chaise et entreprend le voyage à pieds vers l’hôpital civil avec la grand-mère sur son dos. Ce voyage durera une journée. Momo va croiser sur son chemin la pauvreté, la misère de ces petits Tunisiens attachants, mais aussi l’ignorance, la superstition, l’intégrisme, la répression policière, le manque de liberté. Tous les maux de ces pays du sud, pays du soleil, pays de vacances. Messieurs les touristes, quittez votre bus climatisé et venez voir l’envers du décor. Au bout de la terre, au pays des merveilles, la misère est très pénible au soleil.

LES IDIOTS

(...) Mais dans quel monde vivons-nous ?
Les idiots sont partout. Où que vous alliez, vous êtes sûr d’avoir affaire à un idiot.
Pourquoi sont-ils si nombreux ?
Vous voulez le savoir car vous ne voulez pas mourir idiot alors écoutez l’histoire : il était une fois..(...).

(...) Le plus grave, le plus important
C’est qu’avant il y avait moins d’idiots que maintenant.
Oui, avant, il y avait un idiot par village, appelé l’idiot du village
Personnage important juste après monsieur le maire, ou des jours même avant
Les autres idiots, les idiots de trop sont chassés du village, tout simplement
Imaginez, un instant si on faisait ça aujourd’hui, si on chassait les idiots en trop
Mais on dépeuplerait les villes, les villages, que dis-je, la terre entière, tellement qu’il y en a, des idiots (...)