Les groupes troubadours se caractérisent d’abord par une instrumentation particulière, totalement acoustique, qui comporte le plus souvent : guitare ou banjo, accordéon, tambour, maracas et graj (grattoir) contrebasse ou manoumba (caisse de bois munie de lamelles métalliques que l’on fait vibrer et qui sert de basse). Ils officient habituellement lors des fêtes patronales, au bord des plages ou dans les restaurants, ainsi que dans les soirées privées, où ils sont de plus en plus sollicités, en raison de la pénurie d’électricité qui limite actuellement le recours aux musiques enregistrées ou amplifiées.

TI-COCA & WANGA-NEGES

Héritiers des troubadours européens, itinérants et semi-ruraux, ces groupes ont subi plus récemment les influences de la musique cubaine. Au début du XXème siècle, l’industrie sucrière en développement à Cuba réclame une importante main d’œuvre pour la coupe de la canne : des milliers de travailleurs saisonniers haïtiens réalisent le voyage d’une île à l’autre, transportant dans leurs bagages, rythmes et modes musicales. Ils rapportent en Haïti son et bolero, popularisés notamment par le célèbre trio Matamoros. Les troubadours interprètent alors indifféremment bolero et rythmes haïtiens (méringue et rythmes vodou), ou encore, plus tard, des succès du konpa diffusés par la radio.

Depuis leur premier concert à l’extérieur, en 1988, au festival de musique de Fort-de-France, TI-COCA & WANGA-NEGES ont su s’attacher le public étranger qu’ils ont séduit par leur simplicité et leur fraîcheur : en France (Fête de la Musique de Paris, 2000), en Suisse (Afro-Pfingsten Festival de Winterthur, 2004), aux Etats-Unis (Folklife festival, Washington Smithsonian Institution, 2004 ou encore « Master of the Caribbean Music tour », 2005), en Guadeloupe (Festival Créole Blues, 2006), etc.

En 2005, nous les retrouvons aussi dans le film « Vers le Sud », de Laurent Cantet avec Charlotte Rampling, Karen Young.

En 2006, TI-COCA & WANGA-NEGES célèbrent leur trentième anniversaire, toujours fidèles à la tradition des troubadours, à l’écart des modes – qui se sont emparé récemment du genre - et en marge des circuits commerciaux.

La presse

La critique de Télérama

MUSIQUES DU MONDE

Imaginez des harangues mi-parlées, mi-chantées, sur la danse du banjo, de l’accordéon et des percussions. Le tout porté par des rythmes de guinche caribéen, chaloupés, swinguants, syncopés. C’est la musique de David Mettelus, un troubadour haïtien qui s’abreuve à tous les genres, merengué, contredanse, vaudou, boléro... On l’a rebaptisé TI-COCA parce qu’il est aussi petit qu’une bouteille de Coca (à l’époque les grands modèles n’existaient pas). Son groupe WANGA-NEGES, créé en 1976, emprunte son nom à un oiseau-mouche, un colibri qui joue un rôle dans la magie amoureuse.

Ça rigole, ça s’interroge, ça hurle, la moindre onomatopée répétée, interrompue, distordue pour satisfaire à la dynamique exaltée de l’ensemble. L’humour s’en mêle avec force doubles sens et dérives grivoises, le charme poétique du créole en prime. Les musiciens du groupe se sont forgés aux musiques de bal et aux rituels vaudous tout en pratiquant un autre métier, maçon ou contremaître. Haïti, la première République noire, est au coeur de leurs préoccupations. « Le Bon Dieu fait tomber la pluie pour laver le coeur des hommes. Regardez l’état de mon pays... C’était la perle des Antilles, aujourd’hui, c’est la camelote des Antilles... »

Eliane Azoulay - Telerama n° 3101 - 20 juin 2009

sur le site de EWA-AYITI

Vous voulez les écouter...

TI-COCA & WANGA-NEGES interprètent le classique haïtien "Simbi Dlo" le mardi 15 Juin 2010 au Zèbre de Belleville à Paris.

TI-COCA & WANGA-NEGES Masters of the Caribbean Music us tour 2005

TI-COCA & WANGA-NEGES dans le film « Vers le Sud » du réalisateur français Laurent Cantet avec vec Charlotte Rampling, Karen Young

TI-COCA & WANGA-NEGES Live in Washington, DC (2004)

TI-COCA & WANGA-NEGES at Africa Oye Liverpool June 2010 Clip 1

TI-COCA & WANGA-NEGES at Africa Oye 2010 Clip 2

TI-COCA & WANGA-NEGES beim Abschlusskonzert