Le mouvement "un Thėâtre action pour le 21ème siècle" regroupe plusieurs compagnies de Théâtre action belges dissidentes du mouvement du thėâtre action "officiel" (les guillemets entourant officiel se justifient de moins en moins).

Oubliant ses origines, liėes aux luttes sociales, reniant son histoire, construite à travers la participation aux grands mouvements de contestations, le mouvement du théâtre-action s’institutionnalise de plus en plus.

Récemment on a même pu lire d’invraisemblables déclarations de ses porte-paroles assurant que " Si ces vingt compagnies en Belgique francophone n’existaient pas, si elles ne travaillaient pas à requestionner le monde en partant d’une parole collective, l’État aurait beaucoup plus de soucis à canaliser tous ces gens en mal de vivre dans notre société ".

Il va s’en dire (mais ça va nettement mieux en le disant) que nous ne partageons pas ces vues ; nous nous situons sur des positions exactement opposées.

DES ACTES ET DES PAROLES

Il faut donc aujourd’hui se distinguer nettement de cette tendance collaborationniste au sein du Théâtre action, la combattre et reconstruire un mouvement qui aura comme axe de ralliement la lutte radicale contre le capitalisme et son appareil d’état.

Cet engagement n’est pas fait de belles paroles, de discours ronflants et de gargarismes gauchistes ; au contraire, il est concret, au coude à coude, avec tous nos camarades travailleurs, chômeurs, exclus, avec les militants altermondialistes, syndicaux, politiques qui se battent au quotidien pour changer cette société injuste.

Pour nous, un colloque sur le thème des relations entre artistes et monde du travail, comme le CTA (Centre du Théâtre Action) vient d’en tenir un, n’affranchit pas de la nécessité d’organiser les luttes concrètes et d’y participer pleinement.

Ce genre de colloque ressemble à la construction d’un alibi et permet de justifier renoncements et passivité.
Oui, le théâtre action institutionnel reste au balcon et regarde défiler les manifestations et les grèves, sans y participer. Mis à part une phraséologie inversement proportionnelle à ses engagements concrets , il se « cantonne » dans "ses ateliers".

Dans le cadre du FITA, en Résistance et en Dissidence, organisé par le Théâtre Croquemitaine, en octobre 2012, ce dernier a lancé, en première page de son journal « Objectif Lune », un appel publique à la création du mouvement « Un Théâtre-Action pour le 21ème siècle ». Ce mouvement est un mouvement de personnes et non pas une fédération de compagnies. Certaines compagnies y sont fortement représentées, mais à leurs côtés beaucoup sont là à titre personnel.

Ni activisme effréné, ni enfumage intellectuel. Nous ne voulons que dynamiser une praxis ; une pratique qui se construit en théorisant son action.

PRAXIS

Elle est déjà à l’œuvre ; ce journal en est une illustration. TAXXI vous présente les premières actions entreprises par notre mouvement « Un Théâtre-Action pour le 21ème siècle ».

Un dossier est consacré à l’article paru dans Le Soir. Une réflexion collective, à plusieurs mains, sur des lignes de démarcations fondamentales.
Deux interventions lors des manifestations syndicales, remarquées par les médias (Le Soir, RTBF), mais surtout par les dizaines de milliers de manifestants, provoquent la création de « L’huile sur le feu », un collectif national théâtral de mobilisations et d’actions.

Un appel international lancé dans le cadre du FSM de Tunis à des rencontres Internationales du Théâtre Action pour la construction d’un Réseau International de Théâtre Action (R.I.T.A.) rassemble plusieurs compagnies et des intervenants français, tunisiens, marocains, québecois, roumains, belges et donne lieu à la création d’un second collectif, international cette fois : Harissa Larkipik. Déjà des compagnies d’autres pays souhaitent rejoindre le mouvement, des Congolais, des Grecs. Ce mouvement réunit des compagnies et des artistes concrètement impliqués dans les combats sociaux.
La création d’une structure belge dont l’objectif est de faciliter notre travail international est en voie de création.
Ces deux initiatives visent à renouer avec un internationalisme qui ne soit pas seulement de circonstances (comme l’organisation d’un festival...), mais envisagé comme un outil indispensable au combat que nous voulons mener.
Notre mouvement se réunit régulièrement pour analyser ses actions, les coordonner, en débattre, dans une démarche horizontale et transparente.

En moins de 6 mois, ces premières réalisations, jusqu’à présent couronnées de succès, nous encouragent à poursuivre dans cette direction.

Ce n’est qu’un début.... Cours camarade, le vieux monde est derrière toi. Ne sens-tu pas son souffle dans ta nuque ?